Artemisia Gentileschi (Rome, le 8 juillet 1593 – c. 1656) était une artiste peintre italienne baroque qui est de nos jours considérée comme un des peintres les plus accomplis de la génération suivant celle de Caravaggio.
A une époque où les femmes peintres n'étaient pas aisément acceptées par la communauté artistique ni par les commanditaires, elle fut la première femme membre de l'Académie d'Art du Dessin de Florence.
Elle a peint de nombreuses œuvres de femmes courageuses et éprouvées par le destin de la mythologie et de la Bible, des victimes, des femmes se suicidant, des combattantes.
Son œuvre la plus célèbre est Judith tuant Holofernes, un sujet médiéval et baroque très connu et qui montre la décapitation d'Holofernes, une scène de lutte terrifiante et sanglante. Le fait qu'elle était une femme peintre du XVIIe siècle, qu'elle a été violée et a participé au procès de son agresseur a longtemps occulté sa réussite artistique, demeurant une curiosité pendant des années. De nos jours elle est considérée comme un des peintres expressionnistes les plus avant gardistes de sa génération.
Artemisia Gentileschi, aînée du peintre Toscan Orazio Gentileschi et de Prudentia Montone, est née à Rome le 8 juillet 1593, bien que son acte de naissance aux Archives Nationales indique qu'elle est née en 1590.
Artemisia a été initiée à la peinture dans l'atelier de son père, montrant beaucoup plus de talent que ses frères qui travaillaient à ses côtés. Elle a appris le dessin, le mélange des couleurs et la peinture. Le style de son père étant inspiré de celui de Caravaggio à cette époque, celui d'Artemisia a été tout aussi largement influencé à son tour.
Cependant, son approche plus réaliste du sujet différait de celle de son père, plus idéalisée. En même temps, Artemisia devant résister à l'attitude traditionnelle, à la soumission psychologique et à la jalousie que suscitait son talent, a gagné le respect et la reconnaissance pour son travail.
La première œuvre de jeunesse d'Artemisia qui avait alors dix-sept ans fut Suzanne et les Vieillards peinte en 1610 et qui se trouve dans la Collection Schönborn à Pommersfelden. Certains soupçonnèrent que son père l'avait aidée. On y ressent comment Artemisia avait intégré le réalisme du Caravaggio tout en demeurant sensible à l'esprit de l'Ecole de Bologne dont Annibale Carracci était un des meilleurs représentants. Cette œuvre fait partie des quelques toiles qu'elle a peintes sur le thème de l'agression sexuelle par les deux vieillards vécue comme un traumatisme.
En 1611, le père d'Artemisia qui travaillait avec Agostino Tassi à la décoration des voûtes du Casino de la Rose au Palais Pallavicini Rospigliosi de Rome, embaucha le peintre comme professeur particulier de sa fille. Tassi viola Artemisia et un autre homme Cosimo Quorlis fut également impliqué. Après le viol, Artemisia eut d'autres relations sexuelles avec Tassi, espérant qu'il l'épouserait pour rétablir son honneur et assurer son avenir mais Tassi revint sur ses engagements. Neuf mois plus tard, réalisant que le mariage ne se ferait pas, Orazio engagea des poursuites contre Tassi pour abus sexuel d'une jeune femme mineure et vierge et l'accusa également d'avoir dérobé une peinture de Judith au domicile des Gentileschi. Le procès qui dura 7 mois fut très éprouvant pour Artemisia, on découvrit les turpitudes de Tassi mais il ne fut condamné qu'à une année d'emprisonnement qu'il ne subit pas.
Depuis la perte de sa mère à l'âge de 12 ans, Artemisia était principalement entourée d'hommes, quand elle eut 17 ans, Orazio loua l'étage supérieur de leur maison à une femme, Tuzia, qui se lia d'amitié avec Artemisia mais la trahit et refusa de l'aider lorsqu'elle fut violée par Tassi. Tuzia étant la seule figure féminine dans sa vie, la solidarité féminine devint un thème récurrent de l'œuvre d'Artemisia.
Le tableau Judith décapitant Holophernes peint entre 1612 et 1613 et conservé au muée de Capodimonte à Naples est saisissant de violence.
Un mois plus tard Orazio arrangea pour sa fille un mariage avec Pierantonio Stiattesi, un modeste artiste de Florence où le couple partit rapidement s'installer lorsque Artemisia reçut une commande pour une peinture à la Casa Buanarotti.
Elle y devint peintre de cour renommée, jouissant du soutien de la famille Médicis et de Charles 1er.
On suppose que c'est pendant cette période qu'Artemisia peignit La Vierge à l'Enfant exposée actuellement à la Galerie Spada de Rome.
Pendant leur séjour à Florence, vers 1618, Artemisia et Pierantonio eurent une fille prénommée Prudencia comme la mère d'Artemisia. Prudentia que l'on nommait aussi Palmira, formée par sa mère, devint peintre également, mais son oeuvre demeure inconnue.
Artemisia connut un succès énorme à Florence, elle fut la première femme acceptée au sein de l' Académie Des Arts du Dessin, elle entretint de bonnes relations avec les artistes les plus respectés de son temps, comme Cristofano Allori et reçut les faveurs et la protection des gens influents, comme le Grand-duc Cosme II de Médicis et la Grande-duchesse Christine. Elle entretint également une longue relation épistolaire avec Galilée.
Artemisia était estimée de Michel-Ange Buonarotti le Jeune (neveu du grand Michel-Ange) qui lui commanda une peinture pour décorer le plafond de la galerie des peintures de la Maison Buonarotti qu'il construisit en l'honneur de son célèbre oncle.
L'œuvre est une allégorie du talent présentée sous la forme d'une jeune femme tenant un compas. Comme de nombreuses héroïnes peintes par Artemisia, le modèle lui ressemble.
De cette période datent des œuvres importantes comme La Conversion de Madeleine, L'Auto-portrait en joueur de Luth faisant partie de la collection du Wadsworth Atheneum Museum of Art et Judith avec sa Servante qui se trouve actuellement au Palais Pitti.
Artemisia a peint une seconde version de Judith décapitant Holofernes, plus grande que la version de Naples et actuellement conservée dans la Galerie des Offices de Florence.
En 1621, malgré son succès, des problèmes financiers la menèrent à se séparer de son mari et à retourner seule à Rome.
Artemisia est arrivée à Rome l'année où son père Orazio partait pour Gênes. Bien qu'il n'y en ait pas de preuve, certains pensent qu' Artemisia aurait suivi son père à Gênes où ils auraient accentué la similitude de leurs styles, rendant difficile d'attribuer certaines toiles à l'un ou l'autre. Il semble davantage évident qu'elle est restée à Rome pour essayer de trouver un logement et élever son enfant.
Bien que le maître soit mort depuis plus d'une décennie, le style du Caravaggio était toujours très influent et beaucoup de peintres s'en inspirèrent, les Caravaggistes, comme Orazio, le père d'Artemisia, Carlo Saraceni retourné à Venise en 1620, Bartolomeo Manfredi et Simon Vouet. Plusieurs styles se côtoyaient dans la peinture à Rome au début du XVIIe siècle, cependant elle demeurait plus classique dans le style de Carracci ou baroque comme avec Pietro da Cortona.
Pendant cette période Artemisia fréquenta l'Accadémie des Desiosi et fut célébrée par un portrait portant l'inscription " Pincturare miraculum invidendum facilius quam imitandum" (le miracle de la peinture est plus facile à envier qu'à imiter), elle lia des liens amicaux avec l'humaniste et collectionneur amateur d'art Cassianio dal Pozzo.
En dépit de sa réputation, de sa forte personnalité et de ses nombreuses relations, Rome ne s'avéra pas aussi lucrative pour Artemisia qu'elle l'espérait. Son style s'est adouci et ses œuvres devinrent moins intenses, comme sa seconde version de Suzanne et les Vieillards de 1622. La renommée de son art cependant était limitée aux portraits et aux héroïnes bibliques et elle ne reçut aucune commande de retable qui lui aurait rapporté davantage d'argent.
Le manque de documentation nous empêche de suivre les déplacements d'Artemisia, il est cependant certain qu'entre 1627 et 1630 au plus tard elle partit pour Venise où des poèmes et des lettres louant ses oeuvres furent composées à cette période.
Bien qu'il soit difficile de dater ses œuvres, il est possible de lier certaines toiles à ces années comme Le Portrait du Gonfalionere, aujourd'hui à Bologne et Judith et sa Servante actuellement conservée à l'Institut des Arts de Detroit dans lequel elle maîtrise les techniques du clair obscur et du ténébrisme largement en vogue chez les peintres romains..
Sa Vénus endormie aujourd'hui au Musée des Beaux Arts de Virginie à Richmond et son Esther et Ahasuerus exposée ao MOMA de New York témoignent de sa maîtrise du Luminisme vénitien.
En 1630 Artemisia se rendit à Naples, une ville où se côtoyaient ateliers et amateurs d'art, à la recherche de nouvelles opportunités plus lucratives. Beaucoup d'autres artistes, comme Caravaggio, Annibale Carracci et Simon Vouet avaient séjourné à Naples au cours de leurs vies. À ce moment-là, Jusepe de Ribera, Massimo Stanzione et Domenichino y travaillaient et plus tard, Giovanni Lanfranco et beaucoup d'autres les rejoindraient. Les débuts Napolitains d'Artemisia sont illustrés par l'Annonce du Musée de Capodimonte. Elle est demeurée à Naples jusqu'à la fin de sa carrière à l'exception d'un bref séjour à Londres et de quelques autres voyages.
Naples était une sorte de deuxième patrie pour Artemisia ; sa fille y a été mariée.
Le samedi 18 mars 1634, le voyageur Bullen Reymes nota dans son journal une visite avec un groupe d'amis anglais chez Artemisia et Palmira qui peint aussi.
Elle était appréciée, entretint de bonnes relations avec le vice-roi, le Duc d'Alcalá, et se lia avec beaucoup d'artistes renommés, parmi eux Massimo Stanzione, avec qui, selon l'auteur du dix-huitième siècle Bernardo de Dominici, elle entama une collaboration artistique basée sur une véritable amitié et des similitudes d'expression artistique.
C'est à Naples qu'Artemisia peignit pour la première fois dans une cathédrale, dédié à San Gennaro dans l'Amphithéâtre de Pouzzoles.
Au cours de sa première période Napolitaine elle a peint la Naissance de Saint Jean Baptiste exposée maintenant au Musée du Prado à Madrid et Corisca et le Satyre, actuellement conservée dans une collection privée. Dans ces peintures Artemisia démontre de nouveau sa capacité à s'adapter aux nouveautés du moment et à traiter des sujets différents des habituelles Judith, Susanna, Bethsabée et Magdalenes Pénitent, pour lesquelles elle était déjà renommée.
En 1638 Artemisia a rejoint son père à Londres à la cour de Charles Ier d'Angleterre, où Orazio était devenu le peintre de cour et chargé de l' importante mission de décorer un plafond en Allégorie du Triomphe de la Paix et des Arts dans la résidence de la reine Henriette Marie de France à Greenwich.
Le père et la fille travaillèrent ensemble encore une fois, cependant cette collaboration avec son père ne fut probablement pas l'unique raison du déplacement d'Artemisia à Londres : Charles Ier l'avait invitée à sa cour et il ne lui était pas possible de refuser.
Charles Ier j'était un collectionneur compulsif, n'hésitant pas à ruiner les finances publiques pour combler ses désirs artistiques. Le succès d'Artemisia l'avait probablement intrigué et ce n'est pas une coïncidence si sa collection incluait l'Autoportrait en Allégorie de la Peinture..
Orazio décéda soudainement en 1639. Artemisia eut ses propres commandes à fournir après la mort de son père, bien qu'il n'existe aucune œuvre connue attribuable avec certitude à cette période.
On sait qu'Artemisia avait déjà quitté l'Angleterre en 1642, quand la guerre civile commença.On ne connaît pratiquement rien de ses déplacements ultérieurs.Les historiens savent qu'elle était de nouveau à Naples en 1649, correspondant avec Don Antonio Ruffo de Sicile, qui est devenu son mentor pendant cette deuxième période Napolitaine. La dernière lettre connue qu'elle lui a adressée est datée de 1650 et laisse entendre qu'elle était toujours très active.
Avec l'âge, l'œuvre d'Artemisia gagna en grace et fémininité, correspondant dans une certaine mesure au nouveau goût de l'époque mais également à l'évolution personnelle d'Artemisia.
Quelques œuvres datent de cette dernière période : Susanna et les aînés qui se trouve aujourd'hui à Brno (République tchèque), la Vierge et l'Enfant avec un Rosaire aujourd'hui à l'Escorial, David et Bethsabée aujourd'hui au musée d'Art de Columbus, dans l'Ohio, et la Bethsabée aujourd'hui à Leipzig.
On a prétendu qu'Artemisia était décédée en 1652 ou 1653, cependant il a été récemment prouvé qu'elle acceptait encore des commandes en 1654 bien qu'elle se déchargeât souvent sur son assistant Onofrio Palumbo.
Certains pensent qu'elle est morte pendant la grande épidémie de peste qui a décimé Naples en 1656, anéantissant pratiquement toute une génération d'artistes napolitains.
Elle a peint de nombreuses œuvres de femmes courageuses et éprouvées par le destin de la mythologie et de la Bible, des victimes, des femmes se suicidant, des combattantes.
Son œuvre la plus célèbre est Judith tuant Holofernes, un sujet médiéval et baroque très connu et qui montre la décapitation d'Holofernes, une scène de lutte terrifiante et sanglante. Le fait qu'elle était une femme peintre du XVIIe siècle, qu'elle a été violée et a participé au procès de son agresseur a longtemps occulté sa réussite artistique, demeurant une curiosité pendant des années. De nos jours elle est considérée comme un des peintres expressionnistes les plus avant gardistes de sa génération.
Artemisia Gentileschi, aînée du peintre Toscan Orazio Gentileschi et de Prudentia Montone, est née à Rome le 8 juillet 1593, bien que son acte de naissance aux Archives Nationales indique qu'elle est née en 1590.
Artemisia a été initiée à la peinture dans l'atelier de son père, montrant beaucoup plus de talent que ses frères qui travaillaient à ses côtés. Elle a appris le dessin, le mélange des couleurs et la peinture. Le style de son père étant inspiré de celui de Caravaggio à cette époque, celui d'Artemisia a été tout aussi largement influencé à son tour.
Cependant, son approche plus réaliste du sujet différait de celle de son père, plus idéalisée. En même temps, Artemisia devant résister à l'attitude traditionnelle, à la soumission psychologique et à la jalousie que suscitait son talent, a gagné le respect et la reconnaissance pour son travail.
La première œuvre de jeunesse d'Artemisia qui avait alors dix-sept ans fut Suzanne et les Vieillards peinte en 1610 et qui se trouve dans la Collection Schönborn à Pommersfelden. Certains soupçonnèrent que son père l'avait aidée. On y ressent comment Artemisia avait intégré le réalisme du Caravaggio tout en demeurant sensible à l'esprit de l'Ecole de Bologne dont Annibale Carracci était un des meilleurs représentants. Cette œuvre fait partie des quelques toiles qu'elle a peintes sur le thème de l'agression sexuelle par les deux vieillards vécue comme un traumatisme.
En 1611, le père d'Artemisia qui travaillait avec Agostino Tassi à la décoration des voûtes du Casino de la Rose au Palais Pallavicini Rospigliosi de Rome, embaucha le peintre comme professeur particulier de sa fille. Tassi viola Artemisia et un autre homme Cosimo Quorlis fut également impliqué. Après le viol, Artemisia eut d'autres relations sexuelles avec Tassi, espérant qu'il l'épouserait pour rétablir son honneur et assurer son avenir mais Tassi revint sur ses engagements. Neuf mois plus tard, réalisant que le mariage ne se ferait pas, Orazio engagea des poursuites contre Tassi pour abus sexuel d'une jeune femme mineure et vierge et l'accusa également d'avoir dérobé une peinture de Judith au domicile des Gentileschi. Le procès qui dura 7 mois fut très éprouvant pour Artemisia, on découvrit les turpitudes de Tassi mais il ne fut condamné qu'à une année d'emprisonnement qu'il ne subit pas.
Depuis la perte de sa mère à l'âge de 12 ans, Artemisia était principalement entourée d'hommes, quand elle eut 17 ans, Orazio loua l'étage supérieur de leur maison à une femme, Tuzia, qui se lia d'amitié avec Artemisia mais la trahit et refusa de l'aider lorsqu'elle fut violée par Tassi. Tuzia étant la seule figure féminine dans sa vie, la solidarité féminine devint un thème récurrent de l'œuvre d'Artemisia.
Le tableau Judith décapitant Holophernes peint entre 1612 et 1613 et conservé au muée de Capodimonte à Naples est saisissant de violence.
Un mois plus tard Orazio arrangea pour sa fille un mariage avec Pierantonio Stiattesi, un modeste artiste de Florence où le couple partit rapidement s'installer lorsque Artemisia reçut une commande pour une peinture à la Casa Buanarotti.
Elle y devint peintre de cour renommée, jouissant du soutien de la famille Médicis et de Charles 1er.
On suppose que c'est pendant cette période qu'Artemisia peignit La Vierge à l'Enfant exposée actuellement à la Galerie Spada de Rome.
Pendant leur séjour à Florence, vers 1618, Artemisia et Pierantonio eurent une fille prénommée Prudencia comme la mère d'Artemisia. Prudentia que l'on nommait aussi Palmira, formée par sa mère, devint peintre également, mais son oeuvre demeure inconnue.
Artemisia connut un succès énorme à Florence, elle fut la première femme acceptée au sein de l' Académie Des Arts du Dessin, elle entretint de bonnes relations avec les artistes les plus respectés de son temps, comme Cristofano Allori et reçut les faveurs et la protection des gens influents, comme le Grand-duc Cosme II de Médicis et la Grande-duchesse Christine. Elle entretint également une longue relation épistolaire avec Galilée.
Artemisia était estimée de Michel-Ange Buonarotti le Jeune (neveu du grand Michel-Ange) qui lui commanda une peinture pour décorer le plafond de la galerie des peintures de la Maison Buonarotti qu'il construisit en l'honneur de son célèbre oncle.
L'œuvre est une allégorie du talent présentée sous la forme d'une jeune femme tenant un compas. Comme de nombreuses héroïnes peintes par Artemisia, le modèle lui ressemble.
De cette période datent des œuvres importantes comme La Conversion de Madeleine, L'Auto-portrait en joueur de Luth faisant partie de la collection du Wadsworth Atheneum Museum of Art et Judith avec sa Servante qui se trouve actuellement au Palais Pitti.
Artemisia a peint une seconde version de Judith décapitant Holofernes, plus grande que la version de Naples et actuellement conservée dans la Galerie des Offices de Florence.
En 1621, malgré son succès, des problèmes financiers la menèrent à se séparer de son mari et à retourner seule à Rome.
Artemisia est arrivée à Rome l'année où son père Orazio partait pour Gênes. Bien qu'il n'y en ait pas de preuve, certains pensent qu' Artemisia aurait suivi son père à Gênes où ils auraient accentué la similitude de leurs styles, rendant difficile d'attribuer certaines toiles à l'un ou l'autre. Il semble davantage évident qu'elle est restée à Rome pour essayer de trouver un logement et élever son enfant.
Bien que le maître soit mort depuis plus d'une décennie, le style du Caravaggio était toujours très influent et beaucoup de peintres s'en inspirèrent, les Caravaggistes, comme Orazio, le père d'Artemisia, Carlo Saraceni retourné à Venise en 1620, Bartolomeo Manfredi et Simon Vouet. Plusieurs styles se côtoyaient dans la peinture à Rome au début du XVIIe siècle, cependant elle demeurait plus classique dans le style de Carracci ou baroque comme avec Pietro da Cortona.
Pendant cette période Artemisia fréquenta l'Accadémie des Desiosi et fut célébrée par un portrait portant l'inscription " Pincturare miraculum invidendum facilius quam imitandum" (le miracle de la peinture est plus facile à envier qu'à imiter), elle lia des liens amicaux avec l'humaniste et collectionneur amateur d'art Cassianio dal Pozzo.
En dépit de sa réputation, de sa forte personnalité et de ses nombreuses relations, Rome ne s'avéra pas aussi lucrative pour Artemisia qu'elle l'espérait. Son style s'est adouci et ses œuvres devinrent moins intenses, comme sa seconde version de Suzanne et les Vieillards de 1622. La renommée de son art cependant était limitée aux portraits et aux héroïnes bibliques et elle ne reçut aucune commande de retable qui lui aurait rapporté davantage d'argent.
Le manque de documentation nous empêche de suivre les déplacements d'Artemisia, il est cependant certain qu'entre 1627 et 1630 au plus tard elle partit pour Venise où des poèmes et des lettres louant ses oeuvres furent composées à cette période.
Bien qu'il soit difficile de dater ses œuvres, il est possible de lier certaines toiles à ces années comme Le Portrait du Gonfalionere, aujourd'hui à Bologne et Judith et sa Servante actuellement conservée à l'Institut des Arts de Detroit dans lequel elle maîtrise les techniques du clair obscur et du ténébrisme largement en vogue chez les peintres romains..
Sa Vénus endormie aujourd'hui au Musée des Beaux Arts de Virginie à Richmond et son Esther et Ahasuerus exposée ao MOMA de New York témoignent de sa maîtrise du Luminisme vénitien.
En 1630 Artemisia se rendit à Naples, une ville où se côtoyaient ateliers et amateurs d'art, à la recherche de nouvelles opportunités plus lucratives. Beaucoup d'autres artistes, comme Caravaggio, Annibale Carracci et Simon Vouet avaient séjourné à Naples au cours de leurs vies. À ce moment-là, Jusepe de Ribera, Massimo Stanzione et Domenichino y travaillaient et plus tard, Giovanni Lanfranco et beaucoup d'autres les rejoindraient. Les débuts Napolitains d'Artemisia sont illustrés par l'Annonce du Musée de Capodimonte. Elle est demeurée à Naples jusqu'à la fin de sa carrière à l'exception d'un bref séjour à Londres et de quelques autres voyages.
Naples était une sorte de deuxième patrie pour Artemisia ; sa fille y a été mariée.
Le samedi 18 mars 1634, le voyageur Bullen Reymes nota dans son journal une visite avec un groupe d'amis anglais chez Artemisia et Palmira qui peint aussi.
Elle était appréciée, entretint de bonnes relations avec le vice-roi, le Duc d'Alcalá, et se lia avec beaucoup d'artistes renommés, parmi eux Massimo Stanzione, avec qui, selon l'auteur du dix-huitième siècle Bernardo de Dominici, elle entama une collaboration artistique basée sur une véritable amitié et des similitudes d'expression artistique.
C'est à Naples qu'Artemisia peignit pour la première fois dans une cathédrale, dédié à San Gennaro dans l'Amphithéâtre de Pouzzoles.
Au cours de sa première période Napolitaine elle a peint la Naissance de Saint Jean Baptiste exposée maintenant au Musée du Prado à Madrid et Corisca et le Satyre, actuellement conservée dans une collection privée. Dans ces peintures Artemisia démontre de nouveau sa capacité à s'adapter aux nouveautés du moment et à traiter des sujets différents des habituelles Judith, Susanna, Bethsabée et Magdalenes Pénitent, pour lesquelles elle était déjà renommée.
En 1638 Artemisia a rejoint son père à Londres à la cour de Charles Ier d'Angleterre, où Orazio était devenu le peintre de cour et chargé de l' importante mission de décorer un plafond en Allégorie du Triomphe de la Paix et des Arts dans la résidence de la reine Henriette Marie de France à Greenwich.
Le père et la fille travaillèrent ensemble encore une fois, cependant cette collaboration avec son père ne fut probablement pas l'unique raison du déplacement d'Artemisia à Londres : Charles Ier l'avait invitée à sa cour et il ne lui était pas possible de refuser.
Charles Ier j'était un collectionneur compulsif, n'hésitant pas à ruiner les finances publiques pour combler ses désirs artistiques. Le succès d'Artemisia l'avait probablement intrigué et ce n'est pas une coïncidence si sa collection incluait l'Autoportrait en Allégorie de la Peinture..
Orazio décéda soudainement en 1639. Artemisia eut ses propres commandes à fournir après la mort de son père, bien qu'il n'existe aucune œuvre connue attribuable avec certitude à cette période.
On sait qu'Artemisia avait déjà quitté l'Angleterre en 1642, quand la guerre civile commença.On ne connaît pratiquement rien de ses déplacements ultérieurs.Les historiens savent qu'elle était de nouveau à Naples en 1649, correspondant avec Don Antonio Ruffo de Sicile, qui est devenu son mentor pendant cette deuxième période Napolitaine. La dernière lettre connue qu'elle lui a adressée est datée de 1650 et laisse entendre qu'elle était toujours très active.
Avec l'âge, l'œuvre d'Artemisia gagna en grace et fémininité, correspondant dans une certaine mesure au nouveau goût de l'époque mais également à l'évolution personnelle d'Artemisia.
Quelques œuvres datent de cette dernière période : Susanna et les aînés qui se trouve aujourd'hui à Brno (République tchèque), la Vierge et l'Enfant avec un Rosaire aujourd'hui à l'Escorial, David et Bethsabée aujourd'hui au musée d'Art de Columbus, dans l'Ohio, et la Bethsabée aujourd'hui à Leipzig.
On a prétendu qu'Artemisia était décédée en 1652 ou 1653, cependant il a été récemment prouvé qu'elle acceptait encore des commandes en 1654 bien qu'elle se déchargeât souvent sur son assistant Onofrio Palumbo.
Certains pensent qu'elle est morte pendant la grande épidémie de peste qui a décimé Naples en 1656, anéantissant pratiquement toute une génération d'artistes napolitains.