Ching Shih (“veuve de Cheng ”) – aussi nommée Ching Yih Saou – (1775 – 1844) - femme pirate en Chine
Ching Shih était une pirate célèbre à l’époque de la Chine Qing qui a terrorisé la Mer de Chine méridionale au début du XIXe siècle. Elle a commandé une escadre de 20000 à 40000 pirates naviguant sur plus de 700 jonques. Elle a défié les empires de l’époque, les Anglais, les Portugais et la dynastie Qing. Puissante et rusée, combinant une discipline stricte avec un sens des affaires exceptionnel, elle devint un des plus importants pirates de Chine et d'Asie et un des plus puissants de l'histoire mondiale. Elle fut aussi un des rares capitaines à se retirer de la piraterie.
Sur le littoral de la Mer de Chine méridionale, beaucoup de gens vivaient et travaillaient sur des jonques plutôt que de résider sur la terre ferme. Les membres de familles entières s’entassaient dans ces bateaux, de l'enfant en bas âge à l’aïeul. Les femmes travaillaient avec les hommes, pêchant, pratiquant le commerce et le piratage.
Ching Shih était l’une de ces femmes, une ancienne prostituée qui avait épousé Cheng Yih célèbre descendant d’une lignée de pirates datant du XVIIe siècle. Ensemble ils organisèrent une confédération qui comptait plus de 50000 hommes répartis en six escadres battant chacune un pavillon de couleur différente et obéissant aux ordres de commandants en chef. Ils rançonnaient les marins captifs et leurs bateaux tout en extorquant de l’argent aux populations des côtes pour leur promettre ne pas attaquer leurs villages.
A la mort de Chenh Yih en 1807, Ching Shih assuma le commandement de la confédération, s'assurant le soutien du fils adoptif de son mari, Chang Pao en le nommant chef de l’Escadre Rouge, la plus puissante des six flottes. Peu après il devint son amant.
Ching Shih édicta elle- même un code précisant clairement les lois et le principe de répartition des récompenses qui régirent l'ensemble de sa flotte.
Richard Glasspole qui fut prisonnier de Ching Shih attesta dans ses rapports la stricte application de ce règlement.
Le butin de chaque prise était enregistré par un commissaire de bord et ensuite distribué par le commandant; les pirates en recevaient vingt pour cent, le reste étant gardé dans des entrepôts pour garantir l’armement et la préparation des escadrons.
Ce code de conduite détaillait aussi clairement les punitions qui étaient plus sévères que celles des flibustiers des Indes occidentales au XVIIIe siècle.
Celui qui désobéissait aux ordres ou chapardait dans le fonds commun ou encore volait un des villageois qui fournissaient les pirates était décapité, les déserteurs avaient les oreilles coupées. Un pirate dissimulant son butin une première fois était flagellé, la seconde fois il était exécuté.
Enfin ce code légiférait le comportement des pirates concernant les femmes. Les femmes captives devaient en principe être relâchées si elles ne faisaient pas l’objet d’une rançon, cependant il arrivait qu’un pirate prenne une prisonnière comme concubine ou épouse si elle l’acceptait, il devait alors lui être fidèle.
Le viol d’une captive était puni de mort. Il était également interdit de débaucher une femme seulement pour son propre plaisir : si la femme était consentante le forban était décapité tandis qu’elle était jetée par-dessus bord les pieds liés à des poids.
Dans les documents de l’amirauté britannique Ching Shih était surnommée « La Terreur de la Chine du Sud ».
Les escadres de la Marine Impériale chinoise envoyées pour détruire sa flotte ont été vaincues, 63 navires ont été perdus en 1808.
Les navires de guerre britanniques et portugais furent défaits également.
Un officier capturé était cloué sur le pont de l’embarcation et battu jusqu’à ce qu’il vomisse du sang, puis débarqué et abattu.
L’Amiral Kwo Lang préféra se suicider plutôt que de risquer d’être pris.
Des villages côtiers ont créé des milices pour repousser les raids mais les pirates exercèrent de terribles représailles contre ceux qui les défiaient. En 1809 ils décapitèrent 80 hommes du village de Sanshan et enlevèrent femmes et enfants pour les rançonner ou les vendre comme esclaves. Les marins des navires de commerce arraisonnés devaient se joindre aux pirates ou étaient torturés à mort.
Lorsque le gouvernement impérial n’eut plus d’autre ressource que d’accorder le « pardon » aux pirates, Ching Shih envisagea de se rendre.
En avril 1810, après la reddition d’autres escadres et quelques difficultés , elle parvint enfin à négocier les termes d’une amnistie avec le Gouverneur Général de Canton pour elle et ses 20000 hommes.
Moins de 400 pirates subirent divers châtiments : certains furent bannis pour deux ans ou exilés et une centaine furent exécutés. Les autres pirates livrèrent leurs armes et 226 jonques, mais gardèrent leur butin. Ceux qui souhaitaient se joindre à l’armée le purent, à l’exemple de Chang Pao promu au grade de lieutenant et à qui fut confié le commandement d’une flotte privée de 20 jonques.
Ching Shih épousa Chang Pao, ils s’installèrent à Fukien où ils eurent un fils.
En 1822, après la mort de Chang Pao qui avait été promu colonel, Ching Shih retourna à Canton. Sa fortune lui permit de diriger une maison de jeu et probablement un réseau de contrebande, cependant elle a mené une vie calme jusqu’à sa mort en 1844. Elle avait 69 ans.
Ching Shih apparaît dans des romans, des jeux vidéo et des films, notamment dans le troisième opus de Pirate des Caraïbes sorti en 2007 où elle est personnifiée par la puissante Maîtresse Ching, un des neufs seigneurs de la piraterie.
Pour en savoir davantage :
« Femmes Pirates, les écumeuses des mers » de Marie-Eve Sténuit aux éditions du Trésor
Sur le littoral de la Mer de Chine méridionale, beaucoup de gens vivaient et travaillaient sur des jonques plutôt que de résider sur la terre ferme. Les membres de familles entières s’entassaient dans ces bateaux, de l'enfant en bas âge à l’aïeul. Les femmes travaillaient avec les hommes, pêchant, pratiquant le commerce et le piratage.
Ching Shih était l’une de ces femmes, une ancienne prostituée qui avait épousé Cheng Yih célèbre descendant d’une lignée de pirates datant du XVIIe siècle. Ensemble ils organisèrent une confédération qui comptait plus de 50000 hommes répartis en six escadres battant chacune un pavillon de couleur différente et obéissant aux ordres de commandants en chef. Ils rançonnaient les marins captifs et leurs bateaux tout en extorquant de l’argent aux populations des côtes pour leur promettre ne pas attaquer leurs villages.
A la mort de Chenh Yih en 1807, Ching Shih assuma le commandement de la confédération, s'assurant le soutien du fils adoptif de son mari, Chang Pao en le nommant chef de l’Escadre Rouge, la plus puissante des six flottes. Peu après il devint son amant.
Ching Shih édicta elle- même un code précisant clairement les lois et le principe de répartition des récompenses qui régirent l'ensemble de sa flotte.
Richard Glasspole qui fut prisonnier de Ching Shih attesta dans ses rapports la stricte application de ce règlement.
Le butin de chaque prise était enregistré par un commissaire de bord et ensuite distribué par le commandant; les pirates en recevaient vingt pour cent, le reste étant gardé dans des entrepôts pour garantir l’armement et la préparation des escadrons.
Ce code de conduite détaillait aussi clairement les punitions qui étaient plus sévères que celles des flibustiers des Indes occidentales au XVIIIe siècle.
Celui qui désobéissait aux ordres ou chapardait dans le fonds commun ou encore volait un des villageois qui fournissaient les pirates était décapité, les déserteurs avaient les oreilles coupées. Un pirate dissimulant son butin une première fois était flagellé, la seconde fois il était exécuté.
Enfin ce code légiférait le comportement des pirates concernant les femmes. Les femmes captives devaient en principe être relâchées si elles ne faisaient pas l’objet d’une rançon, cependant il arrivait qu’un pirate prenne une prisonnière comme concubine ou épouse si elle l’acceptait, il devait alors lui être fidèle.
Le viol d’une captive était puni de mort. Il était également interdit de débaucher une femme seulement pour son propre plaisir : si la femme était consentante le forban était décapité tandis qu’elle était jetée par-dessus bord les pieds liés à des poids.
Dans les documents de l’amirauté britannique Ching Shih était surnommée « La Terreur de la Chine du Sud ».
Les escadres de la Marine Impériale chinoise envoyées pour détruire sa flotte ont été vaincues, 63 navires ont été perdus en 1808.
Les navires de guerre britanniques et portugais furent défaits également.
Un officier capturé était cloué sur le pont de l’embarcation et battu jusqu’à ce qu’il vomisse du sang, puis débarqué et abattu.
L’Amiral Kwo Lang préféra se suicider plutôt que de risquer d’être pris.
Des villages côtiers ont créé des milices pour repousser les raids mais les pirates exercèrent de terribles représailles contre ceux qui les défiaient. En 1809 ils décapitèrent 80 hommes du village de Sanshan et enlevèrent femmes et enfants pour les rançonner ou les vendre comme esclaves. Les marins des navires de commerce arraisonnés devaient se joindre aux pirates ou étaient torturés à mort.
Lorsque le gouvernement impérial n’eut plus d’autre ressource que d’accorder le « pardon » aux pirates, Ching Shih envisagea de se rendre.
En avril 1810, après la reddition d’autres escadres et quelques difficultés , elle parvint enfin à négocier les termes d’une amnistie avec le Gouverneur Général de Canton pour elle et ses 20000 hommes.
Moins de 400 pirates subirent divers châtiments : certains furent bannis pour deux ans ou exilés et une centaine furent exécutés. Les autres pirates livrèrent leurs armes et 226 jonques, mais gardèrent leur butin. Ceux qui souhaitaient se joindre à l’armée le purent, à l’exemple de Chang Pao promu au grade de lieutenant et à qui fut confié le commandement d’une flotte privée de 20 jonques.
Ching Shih épousa Chang Pao, ils s’installèrent à Fukien où ils eurent un fils.
En 1822, après la mort de Chang Pao qui avait été promu colonel, Ching Shih retourna à Canton. Sa fortune lui permit de diriger une maison de jeu et probablement un réseau de contrebande, cependant elle a mené une vie calme jusqu’à sa mort en 1844. Elle avait 69 ans.
Ching Shih apparaît dans des romans, des jeux vidéo et des films, notamment dans le troisième opus de Pirate des Caraïbes sorti en 2007 où elle est personnifiée par la puissante Maîtresse Ching, un des neufs seigneurs de la piraterie.
Pour en savoir davantage :
« Femmes Pirates, les écumeuses des mers » de Marie-Eve Sténuit aux éditions du Trésor