Mary Prince (vers 1788 - après 1833) - esclave noire aux Antilles et abolitionniste, la première noire asservie à avoir fait publier le récit de sa vie
Mary Prince est née dans la Paroisse de Devonshire, aux Bermudes, dans une famille asservie descendante africaine. Plus tard alors qu'elle vivait à Londres, son autobiographie, l'Histoire de Mary Prince (1831), fut le premier récit de la vie d'une esclave noire à être publié au Royaume-Uni.
Publié alors que l’esclavagisme était encore légal aux Bermudes et dans les colonies britanniques des Caraïbes, ce témoignage autobiographique des brutalités de l’asservissement eut un effet galvanisateur sur le mouvement anti-esclavagiste.
Arrivée à Londres depuis Antigua avec son maître John A. Wood et sa famille en 1828, Mary Prince fit transcrire son récit alors qu’elle vivait et travaillait chez Thomas Pringle qui était le Secrétaire de la Société Anti-esclavagiste. Elle souhaitait que les anglais apprennent la réalité par un témoignage direct. Trois éditions furent publiées au cours de l’année.
Mary Prince est née en esclavage dans une ferme de Brackish-Pond, (actuellement Devonshire Marsh) de la Paroisse de Devonshire, aux Bermudes. Son père (dont le seul nom est Prince) sciait le bois chez son propriétaire David Trimmingham, constructeur de bateau à Crow-Lane tandis que sa mère servait dans la maison de Charles Myners. Quand Myners mourut, Mary Prince et sa mère ont été vendues au vieux Capitaine Darrell qui en fit cadeau à sa fille, épouse du capitaine Williams. Mary fut donnée à sa jeune fille Betsey Williams pour lui tenir compagnie. Ce fut une période heureuse pour Mary laissée aux soins de sa mère avec ses trois petits frères et ses deux sœurs même lorsque Mme Williams, n’ayant plus les moyens d’entretenir ses esclaves, la loue à Madame Pruden.
À l'âge de 12 ans, après le décès de Mme Williams, Mary fut menée au marché aux esclaves et vendue pour la coquette somme de 57 livres sterling (équivalent d’environ 2000 livres actuelles) au Capitaine John Ingham, de Spanish Point. Ses deux soeurs ont été vendues le même jour, chacune à des maîtres différents. Son nouveau maître et sa femme étaient cruels et se mettaient souvent en colère contre les esclaves. Mary et d'autres esclaves furent maltraités, souvent flagellés sévèrement et même battus à mort pour des délits mineurs comme son amie Hetty.
En 1806, Ingham a vendu Mary à un maître de l’île de Grand Turk, Mr. D- qui possédait des marais salants. Mary devait travailler dans l'eau jusqu'aux genoux et sous les rayons ardents du soleil pour extraire le sel de 4 heures du matin jusqu’à la nuit avec seulement deux courtes pauses à 9 heures et à midi pour manger rapidement un peu de maïs bouilli. Le sel rongeait ses jambes et ses pieds, causant des furoncles. La douleur l’empêchait de pousser la brouette de sel assez vite alors elle était fouettée. Elle devait aussi, au risque d’être noyée, aller chercher des pierres dans la mer pour construire un mur autour de la maison du maître ou sortir des morceaux de corail. Elle devait parfois aussi travailler la nuit sans repos pour peser du sel pour charger un bateau ou faire tourner une machine à extraction. Elle dormait sur des planches, sans matelas ni couverture et quand elle était souffrante, on lui donnait de l’eau chaude salée qui la rendait encore plus malade.
Le maître et son fils étaient cruels, punissaient durement les hommes comme Ben et maltraitaient jusqu’à la mort les esclaves infirmes comme le vieux Daniel ou la pauvre Sarah.
Elle revit sa mère une fois sur l’ île mais la pauvre femme avait perdu la raison pendant une tempête au cours de la traversée et ne la reconnut pas.
En 1810 lorsque son maître laissa les affaires aux soins de son fils, Mary Prince le suivit aux Bermudes pour s’occuper de ses filles.
Elle y resta quelques années, D- buvait et rouait sa fille de coups et Mary la protégeait.
Mary ne supportait plus ses manières et son indécence et un jour se défendit.
Elle fut louée pour travailler à Cedar Hills quelque temps.
En 1815, Mary Prince a été vendue une quatrième fois, à John Adams Wood d'Antigua pour la somme de 300$. Elle tenait la maison, s’occupant des chambres, soignant un jeune enfant et lavant les vêtements à l’étang. Elle a commencé à souffrir de rhumatismes et d’érysipèle à la jambe gauche qui l’empêchaient de travailler et ce sont ses voisins qui la soignèrent. Quand elle put à nouveau travailler, elle chercha à racheter sa liberté. Quand ses maîtres s’absentaient, lui laissant le soin de la maison, Mary a commencé à gagner un peu d’argent, en lavant du linge, en vendant du café, des ignames et autres denrées aux capitaines des bateaux.
Pendant un séjour à Date Hill avec ses maîtres au moment de Noël, elle rencontra des Méthodistes puis elle fréquenta les missionnaires Moraves qui lui apprirent à lire mais Wood lui refusa la permission de continuer à s’instruire auprès de l’Eglise anglaise où elle avait été baptisée en 1817.
Elle rencontra Daniel James, charpentier et tonnelier qui avait racheté sa liberté et l’épousa en décembre 1926. Ses maîtres lui reprochèrent ce mariage avec un homme noir libre et prirent le prétexte pour la frapper encore mais finalement accordèrent à Daniel James de vivre à proximité.
En 1828 Wood et sa famille se rendirent à Londres inscrire leur fils à l'école et ramener leurs filles aux îles. Mary Prince les suivit comme servante espérant guérir de ses rhumatismes, être émancipée et pouvoir revenir libre à Antigua. Bien que l'esclavage ne soit pas légal en Grande-Bretagne et que Mary y était donc libre de quitter les Wood, elle n'avait aucun moyen pour s’assumer seule en Angleterre. Aussi, à moins que Wood ne l'ait formellement émancipée, elle ne pouvait pas retourner vivre libre auprès de son mari à Antigua.
Mary Prince quitta la maison et se réfugia à l'église Morave de Hatton Garden. Au bout de quelques semaines, elle a commencé à travailler de temps en temps pour Thomas Pringle, écrivain abolitionniste, secrétaire à la Société Anti-esclavagiste, qui aidait les Noirs dans le besoin. Mary a trouvé du travail dans la maison des Forsyth, mais le couple quitta l'Angleterre en 1829. Les Wood ont également quitté l'Angleterre en 1829 pour retourner avec leur fille à Antigua. Pringle a tenté un arrangement pour obtenir que les Wood affranchissent Mary qui serait alors devenue légalement libre.
En 1829, Wood refusa d’affranchir Mary Prince, l’empêchant de retourner à Antigua près de son mari et de ses amis sans être de nouveau asservie. Après une tentative pour trouver un compromis, le comité Anti-esclavagiste a proposé en vain d’adresser une pétition au Parlement pour demander l’affranchissement de Mary en même temps qu’un projet de loi pour libérer tous les esclaves des Antilles amenés par leurs propriétaires en Angleterre.
En décembre 1829, Thomas Pringle a embauché Mary Prince pour travailler chez lui et l’a encouragée à faire transcrire le récit de sa vie par Susanna Strickland. Il a également servi d’éditeur et le livre a été publié en 1831 sous le titre de l’Histoire de Mary Prince.
Premier récit publié en Grande-Bretagne de la vie d’une femme noire, le livre a touché beaucoup de gens au moment où le mouvement anti-esclavagiste prenait de l’ampleur. Une série de trois impressions ont été vendues au cours de la première année.
On sait peu de choses de la vie de Mary Prince après la publication de son livre. On ne sait pas vraiment si elle n’est jamais retournée à Antigua près de son mari comme elle le souhaitait.
On sait qu'elle est restée en Angleterre au moins jusqu'en 1833, quand elle a témoigné dans les deux affaires en diffamation.
Cette même année, la Loi d'Abolition de l'Esclavage a été votée pour être effective en août 1834.
Pour laisser du temps aux colonies d’achever la transition dans leurs économies, la loi devait mettre fin à l'esclavage Antillais avant 1840, cependant à cause des protestations populaires dans les Antilles parmi les affranchis, les colonies ont légalement mis fin à l'abolition deux ans plus tôt, en 1838. Aux Bermudes, qui ne dépendaient pas de l'institution de l'esclavage, l'émancipation a eu lieu immédiatement quand la loi a pris effet en 1834.
Si Mary Prince était toujours vivante et en bonne santé, elle a pu alors être retournée dans sa patrie comme une femme libre.
Quand le livre de Mary Prince a été publié, l'esclavage n’était plus reconnu comme légal en Grande-Bretagne, mais le Parlement ne l'avait pas encore supprimé dans les colonies. Il demeurait une incertitude considérable au regard des répercussions politiques et économiques qui auraient pu surgir si la Grande-Bretagne avait imposé une fin à l'esclavage partout dans l'empire, car les entreprises coloniales de sucre en dépendaient pour la main-d'œuvre.
En tant que témoignage personnel, le livre de Mary Prince a contribué au débat d’une façon différente de l'analyse raisonnée ou des arguments statistiques. Son ton était direct et authentique et sa prose simple mais vive.
Son livre eut un effet immédiat sur l'opinion publique et a été publié dans trois éditions la première année.
Il a généré une controverse et James Macqueen, l'éditeur du Courrier de Glasgow, a contesté son exactitude par une longue lettre dans le Magazine de Blackwood. Macqueen était un défenseur des intérêts Antillais blancs et critique vigoureux du mouvement anti-esclavagiste. Il a dépeint Mary Prince comme une femme immorale qui avait été "l'outil méprisable" de la clique anti-esclavagiste qui l'avait incitée à nuire à "des propriétaires généreux et indulgents." Il a attaqué les membres de la famille Pringle, suggérant qu’ils étaient en tort pour avoir accepté l'esclave dans leur ménage.
En 1833 Pringle a poursuivi en justice Macqueen pour diffamation, recevant 5£ de dommages et intérêts.
Peu après, John Wood, le maître de Mary Prince, a poursuivi en justice Pringle pour diffamation, le tenant responsable de l’édition de l’histoire de Mary et revendiquant que le livre déformait globalement son personnage. John Wood a gagné son procès et a reçu 25£ de dommages et intérêts.
Mary Prince a été appelée pour témoigner dans ces deux procès mais on ne sait plus rien d’elle après.
En octobre 2007, une plaque commémorative a été dévoilée dans Bloomsbury, où Mary Prince a vécu.
La galerie ouverte au Musée dans le Quartier des docks londonien "Londres, Sucre et Esclavage" a reconnu Mary Prince comme un auteur qui "a joué un rôle crucial dans la campagne d'abolition".
Publié alors que l’esclavagisme était encore légal aux Bermudes et dans les colonies britanniques des Caraïbes, ce témoignage autobiographique des brutalités de l’asservissement eut un effet galvanisateur sur le mouvement anti-esclavagiste.
Arrivée à Londres depuis Antigua avec son maître John A. Wood et sa famille en 1828, Mary Prince fit transcrire son récit alors qu’elle vivait et travaillait chez Thomas Pringle qui était le Secrétaire de la Société Anti-esclavagiste. Elle souhaitait que les anglais apprennent la réalité par un témoignage direct. Trois éditions furent publiées au cours de l’année.
Mary Prince est née en esclavage dans une ferme de Brackish-Pond, (actuellement Devonshire Marsh) de la Paroisse de Devonshire, aux Bermudes. Son père (dont le seul nom est Prince) sciait le bois chez son propriétaire David Trimmingham, constructeur de bateau à Crow-Lane tandis que sa mère servait dans la maison de Charles Myners. Quand Myners mourut, Mary Prince et sa mère ont été vendues au vieux Capitaine Darrell qui en fit cadeau à sa fille, épouse du capitaine Williams. Mary fut donnée à sa jeune fille Betsey Williams pour lui tenir compagnie. Ce fut une période heureuse pour Mary laissée aux soins de sa mère avec ses trois petits frères et ses deux sœurs même lorsque Mme Williams, n’ayant plus les moyens d’entretenir ses esclaves, la loue à Madame Pruden.
À l'âge de 12 ans, après le décès de Mme Williams, Mary fut menée au marché aux esclaves et vendue pour la coquette somme de 57 livres sterling (équivalent d’environ 2000 livres actuelles) au Capitaine John Ingham, de Spanish Point. Ses deux soeurs ont été vendues le même jour, chacune à des maîtres différents. Son nouveau maître et sa femme étaient cruels et se mettaient souvent en colère contre les esclaves. Mary et d'autres esclaves furent maltraités, souvent flagellés sévèrement et même battus à mort pour des délits mineurs comme son amie Hetty.
En 1806, Ingham a vendu Mary à un maître de l’île de Grand Turk, Mr. D- qui possédait des marais salants. Mary devait travailler dans l'eau jusqu'aux genoux et sous les rayons ardents du soleil pour extraire le sel de 4 heures du matin jusqu’à la nuit avec seulement deux courtes pauses à 9 heures et à midi pour manger rapidement un peu de maïs bouilli. Le sel rongeait ses jambes et ses pieds, causant des furoncles. La douleur l’empêchait de pousser la brouette de sel assez vite alors elle était fouettée. Elle devait aussi, au risque d’être noyée, aller chercher des pierres dans la mer pour construire un mur autour de la maison du maître ou sortir des morceaux de corail. Elle devait parfois aussi travailler la nuit sans repos pour peser du sel pour charger un bateau ou faire tourner une machine à extraction. Elle dormait sur des planches, sans matelas ni couverture et quand elle était souffrante, on lui donnait de l’eau chaude salée qui la rendait encore plus malade.
Le maître et son fils étaient cruels, punissaient durement les hommes comme Ben et maltraitaient jusqu’à la mort les esclaves infirmes comme le vieux Daniel ou la pauvre Sarah.
Elle revit sa mère une fois sur l’ île mais la pauvre femme avait perdu la raison pendant une tempête au cours de la traversée et ne la reconnut pas.
En 1810 lorsque son maître laissa les affaires aux soins de son fils, Mary Prince le suivit aux Bermudes pour s’occuper de ses filles.
Elle y resta quelques années, D- buvait et rouait sa fille de coups et Mary la protégeait.
Mary ne supportait plus ses manières et son indécence et un jour se défendit.
Elle fut louée pour travailler à Cedar Hills quelque temps.
En 1815, Mary Prince a été vendue une quatrième fois, à John Adams Wood d'Antigua pour la somme de 300$. Elle tenait la maison, s’occupant des chambres, soignant un jeune enfant et lavant les vêtements à l’étang. Elle a commencé à souffrir de rhumatismes et d’érysipèle à la jambe gauche qui l’empêchaient de travailler et ce sont ses voisins qui la soignèrent. Quand elle put à nouveau travailler, elle chercha à racheter sa liberté. Quand ses maîtres s’absentaient, lui laissant le soin de la maison, Mary a commencé à gagner un peu d’argent, en lavant du linge, en vendant du café, des ignames et autres denrées aux capitaines des bateaux.
Pendant un séjour à Date Hill avec ses maîtres au moment de Noël, elle rencontra des Méthodistes puis elle fréquenta les missionnaires Moraves qui lui apprirent à lire mais Wood lui refusa la permission de continuer à s’instruire auprès de l’Eglise anglaise où elle avait été baptisée en 1817.
Elle rencontra Daniel James, charpentier et tonnelier qui avait racheté sa liberté et l’épousa en décembre 1926. Ses maîtres lui reprochèrent ce mariage avec un homme noir libre et prirent le prétexte pour la frapper encore mais finalement accordèrent à Daniel James de vivre à proximité.
En 1828 Wood et sa famille se rendirent à Londres inscrire leur fils à l'école et ramener leurs filles aux îles. Mary Prince les suivit comme servante espérant guérir de ses rhumatismes, être émancipée et pouvoir revenir libre à Antigua. Bien que l'esclavage ne soit pas légal en Grande-Bretagne et que Mary y était donc libre de quitter les Wood, elle n'avait aucun moyen pour s’assumer seule en Angleterre. Aussi, à moins que Wood ne l'ait formellement émancipée, elle ne pouvait pas retourner vivre libre auprès de son mari à Antigua.
Mary Prince quitta la maison et se réfugia à l'église Morave de Hatton Garden. Au bout de quelques semaines, elle a commencé à travailler de temps en temps pour Thomas Pringle, écrivain abolitionniste, secrétaire à la Société Anti-esclavagiste, qui aidait les Noirs dans le besoin. Mary a trouvé du travail dans la maison des Forsyth, mais le couple quitta l'Angleterre en 1829. Les Wood ont également quitté l'Angleterre en 1829 pour retourner avec leur fille à Antigua. Pringle a tenté un arrangement pour obtenir que les Wood affranchissent Mary qui serait alors devenue légalement libre.
En 1829, Wood refusa d’affranchir Mary Prince, l’empêchant de retourner à Antigua près de son mari et de ses amis sans être de nouveau asservie. Après une tentative pour trouver un compromis, le comité Anti-esclavagiste a proposé en vain d’adresser une pétition au Parlement pour demander l’affranchissement de Mary en même temps qu’un projet de loi pour libérer tous les esclaves des Antilles amenés par leurs propriétaires en Angleterre.
En décembre 1829, Thomas Pringle a embauché Mary Prince pour travailler chez lui et l’a encouragée à faire transcrire le récit de sa vie par Susanna Strickland. Il a également servi d’éditeur et le livre a été publié en 1831 sous le titre de l’Histoire de Mary Prince.
Premier récit publié en Grande-Bretagne de la vie d’une femme noire, le livre a touché beaucoup de gens au moment où le mouvement anti-esclavagiste prenait de l’ampleur. Une série de trois impressions ont été vendues au cours de la première année.
On sait peu de choses de la vie de Mary Prince après la publication de son livre. On ne sait pas vraiment si elle n’est jamais retournée à Antigua près de son mari comme elle le souhaitait.
On sait qu'elle est restée en Angleterre au moins jusqu'en 1833, quand elle a témoigné dans les deux affaires en diffamation.
Cette même année, la Loi d'Abolition de l'Esclavage a été votée pour être effective en août 1834.
Pour laisser du temps aux colonies d’achever la transition dans leurs économies, la loi devait mettre fin à l'esclavage Antillais avant 1840, cependant à cause des protestations populaires dans les Antilles parmi les affranchis, les colonies ont légalement mis fin à l'abolition deux ans plus tôt, en 1838. Aux Bermudes, qui ne dépendaient pas de l'institution de l'esclavage, l'émancipation a eu lieu immédiatement quand la loi a pris effet en 1834.
Si Mary Prince était toujours vivante et en bonne santé, elle a pu alors être retournée dans sa patrie comme une femme libre.
Quand le livre de Mary Prince a été publié, l'esclavage n’était plus reconnu comme légal en Grande-Bretagne, mais le Parlement ne l'avait pas encore supprimé dans les colonies. Il demeurait une incertitude considérable au regard des répercussions politiques et économiques qui auraient pu surgir si la Grande-Bretagne avait imposé une fin à l'esclavage partout dans l'empire, car les entreprises coloniales de sucre en dépendaient pour la main-d'œuvre.
En tant que témoignage personnel, le livre de Mary Prince a contribué au débat d’une façon différente de l'analyse raisonnée ou des arguments statistiques. Son ton était direct et authentique et sa prose simple mais vive.
Son livre eut un effet immédiat sur l'opinion publique et a été publié dans trois éditions la première année.
Il a généré une controverse et James Macqueen, l'éditeur du Courrier de Glasgow, a contesté son exactitude par une longue lettre dans le Magazine de Blackwood. Macqueen était un défenseur des intérêts Antillais blancs et critique vigoureux du mouvement anti-esclavagiste. Il a dépeint Mary Prince comme une femme immorale qui avait été "l'outil méprisable" de la clique anti-esclavagiste qui l'avait incitée à nuire à "des propriétaires généreux et indulgents." Il a attaqué les membres de la famille Pringle, suggérant qu’ils étaient en tort pour avoir accepté l'esclave dans leur ménage.
En 1833 Pringle a poursuivi en justice Macqueen pour diffamation, recevant 5£ de dommages et intérêts.
Peu après, John Wood, le maître de Mary Prince, a poursuivi en justice Pringle pour diffamation, le tenant responsable de l’édition de l’histoire de Mary et revendiquant que le livre déformait globalement son personnage. John Wood a gagné son procès et a reçu 25£ de dommages et intérêts.
Mary Prince a été appelée pour témoigner dans ces deux procès mais on ne sait plus rien d’elle après.
En octobre 2007, une plaque commémorative a été dévoilée dans Bloomsbury, où Mary Prince a vécu.
La galerie ouverte au Musée dans le Quartier des docks londonien "Londres, Sucre et Esclavage" a reconnu Mary Prince comme un auteur qui "a joué un rôle crucial dans la campagne d'abolition".