Sophia Magdalena (Sophie) Scholl (9 mai 1921 - 22 février 1943), étudiante allemande activiste antinazie sous le régime d'Hitler
Sophia Magdalena Scholl (9 mai 1921 - 22 février 1943) était une étudiante allemande, activiste antinazie Chrétienne, membre de la Rose Blanche, le groupe de résistance non violent dans l'Allemagne nazie.
Reconnus coupables de haute trahison après avoir été pris en train de distribuer des tracts contre la guerre à l'Université de Munich (LMU) avec son frère Hans, ils ont été tous les deux guillotinés. Depuis les années 1970, Sophia Scholl a été largement célébrée pour son travail de résistance antinazi.
Sophie Scholl était la quatrième des six enfants de Magdalena (née Müller) et du politicien libéral Robert Scholl, maire de sa ville de Forchtenberg am Kocher dans le nord du Baden-Württemberg, quand elle est née.
Sophie Scholl reçut une éducation luthérienne. Elle est entrée à l'école primaire à l'âge de sept ans, étudiait facilement et connut une enfance insouciante.
En 1930, la famille est partie à Ludwigsburg et puis deux ans plus tard à Ulm où son père avait un bureau de conseil d’entreprise.
En 1932, Sophie Scholl commença ses études dans un collège d'enseignement général pour filles. À l'âge de douze ans, elle a voulu joindre rejoindre le Bund Deutscher Mädel (la Ligue de Filles allemandes), tout comme la plupart de ses camarades de classe, mais son enthousiasme initial a progressivement laissé place à la critique. Elle a pris conscience des vues politiques opposantes de son père, de ses proches et aussi de quelques professeurs. L'attitude politique était devenue un critère essentiel dans le choix de ses amis. L'arrestation de ses frères et amis en 1937 pour leur participation dans le Mouvement de la jeunesse allemande l’a fortement impressionnée.
Elle était douée pour le dessin et la peinture et entra en contact pour la première fois avec quelques artistes prétendument « dégénérés ».
Lectrice assidue elle s’intéressa à la philosophie et la théologie, sa foi chrétienne en Dieu et en la dignité essentielle de chaque être humain furent la base de sa résistance à l’idéologie nazie.
Au printemps 1940 elle obtint son diplôme d’études secondaires avec un essai dont le sujet était « La main qui anime le landeau anime le Monde ».
Adorant les enfants elle devint enseignante à l’école maternelle de l’Institut Fröbel de Ulm-Söflingen, espérant aussi que cet emploi serait reconnu comme service alternatif au Reichsarbeitsdienst (le service de travail national) exigé pour intégrer l’Université.
Ce ne fut cependant pas le cas et au printemps 1941 elle commença une période de six mois de service auxilliaire de guerre comme éducatrice de crèche à Blumberg. Le régime quasi militaire du service la mena à réfléchir à la situation politique et à entamer une résistance passive.
En mai 1942, après six mois de service de travail national elle s’inscrivit en biologie et en philosophie à l’Université de Munich. Son frère Hans qui y étudiait la médecine lui présenta ses amis. Bien que le groupe ait été connu essentiellement pour ses idées politiques, c’est d’abord leur amour de l’art, de la musique, de la littérature, de la philosophie et de la théologie qui fit se grouper ses membres. La randonnée, le ski et la natation les occupaient également et ils assistaient ensemble à des concerts, des représentations théâtrales et des conférences.
A Munich, Sophie Scholl rencontra nombre d’artistes, d’écrivains et de philosophes et en particulier Carl Muth et Theodor Haecker avec qui elle réfléchissait principalement à l’action de l’individu sous une dictature.
Durant l’été 1942, Sophie Scholl dû participer au service de guerre dans une usine métallurgique de Ulm, tandis que son père était en prison pour avoir critiqué Hitler auprès d’un employé.
Les lettres échangées par Sophie Scholl et son petit ami Fritz Hartnagel, nous apprennent qu’elle lui a fait cadeau de deux volumes des sermons du Cardinal John Henry Newman lorsqu'il a été envoyé sur le front de l’Est en 1942 et mettent en évidence l’importance de la religion dans la vie de Sophie.
Aux origines du mouvement de la Rose Blanche serait la lecture du sermon antinazi de l’évêque catholique de Münster, Clemens August Graf von Galen surnommé le "Lion de Münster".
Bien que luthérienne, Sophie Scholl a été motivée par ce sermon.
Elle et ses amis avaient été horrifiés par les révélations de Fritz Hartnagel sur le comportement des Allemands sur le front oriental où il avait été témoin du meurtre de soldats russes dans une fosse et avait appris l’extermination massive de Juifs.
La théologie de conscience évoquée par John Henry Newman tenait une place importante dans leurs lettres.
Les membres fondateurs du mouvement de la Rose Blanche incluaient Hans Scholl, Willi Graf et Christoph Probst.
Au début de l'été 1942, ce groupe de jeunes hommes a co-signé six tracts de résistance politique antinazie. Contrairement à la croyance populaire, Sophie Scholl n'était pas co-auteur des articles. Initialement son frère avait tenu à lui cacher leurs activités, mais une fois qu'elle les a découverts, elle les a rejoint et les a persuadés qu’en tant que femme, ses chances d'être arrêtée par les SS étaient beaucoup moindres.
En se baptisant la Rose Blanche, ils montraient aux allemands comment résister passivement aux Nazis.
Elle et les autres membres de la Rose Blanche ont été arrêtés pour avoir distribué le sixième tract à l’Université de Munich le 18 février 1943.
Le 22 février 1943, au Tribunal populaire elle a dit au Juge Roland Freisler : « Après tout quelqu'un devait commencer. Beaucoup d’autres gens croient ce que nous avons dit et écrit, ils n’ont seulement pas osé s’exprimer comme nous l’avons fait. »
Le 22 février 1943, Sophie Scholl, son frère Hans et leur ami Christoph Probst ont été reconnus coupables de trahison et condamnés à mort. Ils ont été tous guillotinés par le bourreau Johann Reichhart dans la Prison Stadelheim de Munich seulement quelques heures plus tard, à 17 heures. L'exécution a été supervisée par Walter Roemer, le chef d'exécution de la cour fédérale de Munich. Les fonctionnaires de la prison, dans leur description de la scène, ont souligné le courage avec lequel Sophie a marché à son exécution. Ses dernières paroles furent :
« Comment peut on s'attendre à ce que la justice prévale quand il n'y a presque personne pour se sacrifier individuellement pour une juste cause. Un si beau jour, ensoleillé, et je dois m’en aller, mais ma mort compte-t-elle, si grâce à nous, des milliers de gens sont éveillés et décidés à agir ? »
Sophie fut enterrée dans le cimetière proche de la forêt de Perlach aux côtés de son frère Hans et de Christoph Probst.
Fritz Hartnagel a été évacué de Stalingrad en janvier 1943, mais n'est pas retourné en Allemagne avant l’exécution de Sophie. Plus tard il a épousé Elisabeth la soeur de Sophie.
Après la mort de Sophie Scholl, une copie du sixième tract a été extraite d'Allemagne par le juriste allemand Helmuth James Graf von Moltke, via la Scandinavie vers le Royaume-Uni. Au milieu de 1943, les Forces Alliées ont laissé tomber sur l'Allemagne des millions des copies du tract, ré-intitulé « Le Manifeste des Étudiants de Munich ».
Le mouvement de la Rose Blanche est devenu synonyme de courage spirituel exemplaire.
Le 27 juin 1943, Thomas Mann leur rendit hommage sur les ondes de la BBC : « Courageux, magnifiques jeunes gens ! Vous ne serez pas morts en vain, vous ne serez pas oubliés »
En Allemagne, de nombreuses écoles portent le nom de Sophie et Hans Scholl.
Un prix littéraire, le prix "Frère et Sœur Scholl" a été créé en 1980.
Un buste de Sophie Scholl a été ajouté le 22 février 2003 au Walhalla (mémorial allemand à Ratisbonne).
La chute du mur en 1989 et l'accès aux archives de l'ex RDA ont permis de découvrir les procès-verbaux des interrogatoires des deux étudiants par la Gestapo. La soeur de Sophie, Inge Aicher-Scholl a légué à sa mort ses archives à l'Institut d'histoire de Munich.
Filmographie :
Reconnus coupables de haute trahison après avoir été pris en train de distribuer des tracts contre la guerre à l'Université de Munich (LMU) avec son frère Hans, ils ont été tous les deux guillotinés. Depuis les années 1970, Sophia Scholl a été largement célébrée pour son travail de résistance antinazi.
Sophie Scholl était la quatrième des six enfants de Magdalena (née Müller) et du politicien libéral Robert Scholl, maire de sa ville de Forchtenberg am Kocher dans le nord du Baden-Württemberg, quand elle est née.
Sophie Scholl reçut une éducation luthérienne. Elle est entrée à l'école primaire à l'âge de sept ans, étudiait facilement et connut une enfance insouciante.
En 1930, la famille est partie à Ludwigsburg et puis deux ans plus tard à Ulm où son père avait un bureau de conseil d’entreprise.
En 1932, Sophie Scholl commença ses études dans un collège d'enseignement général pour filles. À l'âge de douze ans, elle a voulu joindre rejoindre le Bund Deutscher Mädel (la Ligue de Filles allemandes), tout comme la plupart de ses camarades de classe, mais son enthousiasme initial a progressivement laissé place à la critique. Elle a pris conscience des vues politiques opposantes de son père, de ses proches et aussi de quelques professeurs. L'attitude politique était devenue un critère essentiel dans le choix de ses amis. L'arrestation de ses frères et amis en 1937 pour leur participation dans le Mouvement de la jeunesse allemande l’a fortement impressionnée.
Elle était douée pour le dessin et la peinture et entra en contact pour la première fois avec quelques artistes prétendument « dégénérés ».
Lectrice assidue elle s’intéressa à la philosophie et la théologie, sa foi chrétienne en Dieu et en la dignité essentielle de chaque être humain furent la base de sa résistance à l’idéologie nazie.
Au printemps 1940 elle obtint son diplôme d’études secondaires avec un essai dont le sujet était « La main qui anime le landeau anime le Monde ».
Adorant les enfants elle devint enseignante à l’école maternelle de l’Institut Fröbel de Ulm-Söflingen, espérant aussi que cet emploi serait reconnu comme service alternatif au Reichsarbeitsdienst (le service de travail national) exigé pour intégrer l’Université.
Ce ne fut cependant pas le cas et au printemps 1941 elle commença une période de six mois de service auxilliaire de guerre comme éducatrice de crèche à Blumberg. Le régime quasi militaire du service la mena à réfléchir à la situation politique et à entamer une résistance passive.
En mai 1942, après six mois de service de travail national elle s’inscrivit en biologie et en philosophie à l’Université de Munich. Son frère Hans qui y étudiait la médecine lui présenta ses amis. Bien que le groupe ait été connu essentiellement pour ses idées politiques, c’est d’abord leur amour de l’art, de la musique, de la littérature, de la philosophie et de la théologie qui fit se grouper ses membres. La randonnée, le ski et la natation les occupaient également et ils assistaient ensemble à des concerts, des représentations théâtrales et des conférences.
A Munich, Sophie Scholl rencontra nombre d’artistes, d’écrivains et de philosophes et en particulier Carl Muth et Theodor Haecker avec qui elle réfléchissait principalement à l’action de l’individu sous une dictature.
Durant l’été 1942, Sophie Scholl dû participer au service de guerre dans une usine métallurgique de Ulm, tandis que son père était en prison pour avoir critiqué Hitler auprès d’un employé.
Les lettres échangées par Sophie Scholl et son petit ami Fritz Hartnagel, nous apprennent qu’elle lui a fait cadeau de deux volumes des sermons du Cardinal John Henry Newman lorsqu'il a été envoyé sur le front de l’Est en 1942 et mettent en évidence l’importance de la religion dans la vie de Sophie.
Aux origines du mouvement de la Rose Blanche serait la lecture du sermon antinazi de l’évêque catholique de Münster, Clemens August Graf von Galen surnommé le "Lion de Münster".
Bien que luthérienne, Sophie Scholl a été motivée par ce sermon.
Elle et ses amis avaient été horrifiés par les révélations de Fritz Hartnagel sur le comportement des Allemands sur le front oriental où il avait été témoin du meurtre de soldats russes dans une fosse et avait appris l’extermination massive de Juifs.
La théologie de conscience évoquée par John Henry Newman tenait une place importante dans leurs lettres.
Les membres fondateurs du mouvement de la Rose Blanche incluaient Hans Scholl, Willi Graf et Christoph Probst.
Au début de l'été 1942, ce groupe de jeunes hommes a co-signé six tracts de résistance politique antinazie. Contrairement à la croyance populaire, Sophie Scholl n'était pas co-auteur des articles. Initialement son frère avait tenu à lui cacher leurs activités, mais une fois qu'elle les a découverts, elle les a rejoint et les a persuadés qu’en tant que femme, ses chances d'être arrêtée par les SS étaient beaucoup moindres.
En se baptisant la Rose Blanche, ils montraient aux allemands comment résister passivement aux Nazis.
Elle et les autres membres de la Rose Blanche ont été arrêtés pour avoir distribué le sixième tract à l’Université de Munich le 18 février 1943.
Le 22 février 1943, au Tribunal populaire elle a dit au Juge Roland Freisler : « Après tout quelqu'un devait commencer. Beaucoup d’autres gens croient ce que nous avons dit et écrit, ils n’ont seulement pas osé s’exprimer comme nous l’avons fait. »
Le 22 février 1943, Sophie Scholl, son frère Hans et leur ami Christoph Probst ont été reconnus coupables de trahison et condamnés à mort. Ils ont été tous guillotinés par le bourreau Johann Reichhart dans la Prison Stadelheim de Munich seulement quelques heures plus tard, à 17 heures. L'exécution a été supervisée par Walter Roemer, le chef d'exécution de la cour fédérale de Munich. Les fonctionnaires de la prison, dans leur description de la scène, ont souligné le courage avec lequel Sophie a marché à son exécution. Ses dernières paroles furent :
« Comment peut on s'attendre à ce que la justice prévale quand il n'y a presque personne pour se sacrifier individuellement pour une juste cause. Un si beau jour, ensoleillé, et je dois m’en aller, mais ma mort compte-t-elle, si grâce à nous, des milliers de gens sont éveillés et décidés à agir ? »
Sophie fut enterrée dans le cimetière proche de la forêt de Perlach aux côtés de son frère Hans et de Christoph Probst.
Fritz Hartnagel a été évacué de Stalingrad en janvier 1943, mais n'est pas retourné en Allemagne avant l’exécution de Sophie. Plus tard il a épousé Elisabeth la soeur de Sophie.
Après la mort de Sophie Scholl, une copie du sixième tract a été extraite d'Allemagne par le juriste allemand Helmuth James Graf von Moltke, via la Scandinavie vers le Royaume-Uni. Au milieu de 1943, les Forces Alliées ont laissé tomber sur l'Allemagne des millions des copies du tract, ré-intitulé « Le Manifeste des Étudiants de Munich ».
Le mouvement de la Rose Blanche est devenu synonyme de courage spirituel exemplaire.
Le 27 juin 1943, Thomas Mann leur rendit hommage sur les ondes de la BBC : « Courageux, magnifiques jeunes gens ! Vous ne serez pas morts en vain, vous ne serez pas oubliés »
En Allemagne, de nombreuses écoles portent le nom de Sophie et Hans Scholl.
Un prix littéraire, le prix "Frère et Sœur Scholl" a été créé en 1980.
Un buste de Sophie Scholl a été ajouté le 22 février 2003 au Walhalla (mémorial allemand à Ratisbonne).
La chute du mur en 1989 et l'accès aux archives de l'ex RDA ont permis de découvrir les procès-verbaux des interrogatoires des deux étudiants par la Gestapo. La soeur de Sophie, Inge Aicher-Scholl a légué à sa mort ses archives à l'Institut d'histoire de Munich.
Filmographie :
- La Rose blanche (Weisse Rose), Michael Verhoeven, Allemagne, 1982
- Les cinq derniers jours (Letze Tage), Percy Adlon, Allemagne, 1982
- Ces femes qui ont fait l'histoire - Sophie Scholl, documentaire de Christian Twente et Michael Löseke (Allemagne 2013, ZDF, 51 minutes)